RGPD : quelques couacs chez l’oiseau bleu


Rédigé par Yannick SOURISSEAU le Lundi 28 Mai 2018 à 10:32

Depuis la mise en application du Règlement Général de Protection des Données, (RGPD) tous les sites web qui collectent des informations personnelles des internautes ont modifié leurs Conditions Générales d’utilisation de leur service en ligne. Les gestionnaires des réseaux sociaux n’ont pas échappé à la règle, ils ont été contraints de se conformer à cette nouvelle réglementation qui encadre désormais le traitement et la circulation des données personnelles.


Une mise en application du RGPD pas toujours simple pour les gestionnaires de réseaux sociaux, pour la plupart américains (Photo FranceTV)
Le RGPD on en parle depuis des mois. Celui-ci devait être mis en application pour le 25 mai 2018. Conformément à ce règlement, chaque gestionnaire est obligé, après mise en application, de demander le consentement de chaque internaute par l’intermédiaire d’une boite de dialogue lancée lors de l’ouverture de chaque compte.

Si dans la majeure partie des cas tout se déroule comme prévu, cette nouveauté réglementaire a entrainé quelques dégâts collatéraux, notamment chez Twitter. Le compte de Ville Intelligente Mag en a d’ailleurs fait les frais. Et il n’est pas le seul.

Au moment de la création d’un compte Twitter les internautes doivent, après avoir indiqué le titre de leur compte, entrer une date de naissance. Les gestionnaires d’un support de presse, d’une entreprise ou d’un service, sont alors tentés d’entrer la date de création de leur support ou entreprise. Twitter en déduit alors l’âge du gestionnaire du compte et adresse un message à l’utilisateur pour lui indiquer que les comptes gérés par des personnes de moins de 13 ans devaient faire l’objet d’une autorisation parentale en bonne et due forme, avec envoi de pièces justificatives.

Mais l’oiseau bleu qui avait tout prévu demandait alors à l’internaute professionnel de cocher une case pour indiquer si la personne était bien autorisée à gérer le compte. En clair, qu’il s’agissait bien d’un adulte, sachant que dans la plupart des cas, ce dernier indiquait souvent une date différente de sa propre date de naissance. Exit donc l’autorisation parentale pour ceux qui avaient choisi, comme nous, de mettre la date de création de leur service. Mais ça c'était avant la mise en place du RGPD...
 

Un lien invisible sur les mobiles

Vendredi matin, au moment où Twitter a demandé à chacun de valider la mise en place des nouvelles conditions générales, tous les internautes dont la date indiquée dans le champ « né le... » entrainait un âge inférieur à 13 ans ont eu la désagréable surprise de voir leur compte  bloqué, sans préavis. Twitter demandait alors à chacun des internautes concernés, via un formulaire, qu’il soit professionnel ou non, d’envoyer une autorisation parentale. Un comble pour les détenteurs ayant largement dépassé l’age requis.

Affolement général, chacun se demandant comment il allait bien pouvoir fournir les pièces justificatives et notamment la preuve de parentalité exigée par Twitter. Heureusement dans le formulaire proposé par Twitter, lequel demande à l’internaute bloqué d’indiquer l’adresse mail de son tuteur, un lien permet de contourner cette autorisation parentale et de justifier l’age du titulaire du compte par envoi de la photo d'une pièce d’identité.

Seul problème : ce lien qui apparaissait normalement sur l’application web de Twitter, n'était pas visible dans l'application pour mobiles. Ce qui a perturbé les utilisateurs qui utilisent Twitter sur leur smartphone.

Après envoi de la pièce justificative, le compte est réouvert en principe sous 48h par le service support de Twitter, lequel a travaillé ce week-end pour remettre les comptes en service. Désormais la date de naissance du compte est celle qui est indiquée sur la pièce d'identité envoyée, mais avec une remise à zéro des followers. Un préjudice pour ceux qui s’appuient sur un nombre important de suiveurs pour véhiculer leurs informations. Heureusement ces derniers réapparaissent une douzaine d’heures après, le temps que la réouverture fasse le tour des réseaux. Ouf ...
 





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